L’entretien post-natal, pour épauler les mères et prévenir les risques post-partum, même après le retour à la maison
Au CH de Sud Gironde de Langon-La Réole la bientraitance n’est pas qu’une philosophie, c’est une volonté et des initiatives !
L’entretien post-natal, qui sera rendu obligatoire en juillet prochain, s’y est imposé de lui-même depuis longtemps et cela grâce à une écoute active du personnel soignant.
Or, l’on sait désormais que l’état de la santé mentale de la femme est directement lié à la qualité de sa prise en charge et à une écoute attentive pendant ces moments privilégiés que sont les entretiens (Rapport Alain Grégoire sur la santé mentale des femmes*).
« Pour nous cela a toujours fait sens, dès l’accouchement, pendant le séjour, l’équipe : médecins, sages-femmes, psychologues… se rendent disponibles pour les patientes ayant vécu un accouchement difficile ou exprimant des angoisses » explique Mme le Docteur Tissot, cheffe de service de la maternité du CH de Sud Gironde. L’hypnose, ou les techniques d’EMDR (une psychothérapie par mouvements oculaires) peuvent alors être mises en œuvre au plus proche des besoins de la patiente.
*Grégoire, A. 2016. « Développer encore les soins de santé mentale au Royaume-Uni », Coopérer en anté et postnatal, Spirale, n° 78.
Mais le fait d’institutionnaliser cet entretien post-natal va permettre d’assurer un véritable suivi jusqu’après le retour à la maison pour toutes les femmes : « Alors que l’entretien pré-natal permettait déjà d’ouvrir la discussion avec les patientes et de déceler des fragilités, l’entretien après l’accouchement vient assurer une continuité du suivi. Il permet en particulier de limiter significativement le risque de dépression post-partum, souvent sous-estimé alors qu’il concerne environ 15% des femmes, mais aussi de repérer le syndrome de stress post-traumatique, plus rare, mais non négligeable » tient à souligner Mme. Quennet.
Le trouble de stress post-traumatique périnatal (« birth trauma » en anglais) est un trouble psychiatrique qui génère une grande détresse, des cauchemars et des images intrusives ainsi que des douleurs, des nausées ou des tremblements. Différent de la dépression du post-partum, il touche entre 2 et 6% des femmes et a de lourdes conséquences psychologiques.